Jaumes Privat & Joan-Pière Tardiu
Les Moments Poétiques d’Aurillac
En partenariat avec Clairs de Monde
Jaumes Privat
Poète et plasticien, ramasseur et assembleur de matériaux divers, Jaumes Privat est un artiste qui va très loin dans les formes, les rythmes et la parole. À partir de 1995 il commence à fabriquer une série de cahiers artisanaux, los faissets, reliés à la main, qu’il réalise dans son atelier de la Taillade. Après la publication en 1996, aux éditions Jorn, d’un recueil poétique, Talhs, des voyages en Éthiopie et un séjour de plusieurs années en Grèce renouvelleront encore une démarche singulière, déployée en mots, en bois, en peinture, en photos… entre autres moyens d’exploration.
Deux ouvrages récents, alenadas / respirations et las velas, las mans / les voiles, les mains, parus en 2016 aux éditions TrobaVox, donnent une idée de la portée de son geste créateur, au carrefour des arts plastiques et de la poésie. (J.P. Tardiu)
Jacques Privat, né à Espalion en 1953, est l’un des plus importants poètes de langue occitane des XXe et XXIe siècles, autant par la diversité de ses talents créatifs que par la force de son expressivité. Peu soucieux des conventions poussiéreuses, depuis qu’il écrit, il a toujours marié l’art poétique avec la peinture, la sculpture, la photographie, et même la musique contemporaine. C’est dès 1970 qu’il choisit l’occitan. Il écrit alors, mais sans publier. Il se consacre aux arts plastiques, de 75 à 82, année où il expose pour la première fois des peintures à la Mòstra del Larzac.C’est au contact de Félix Castan, animateur de cette importante manifestation artistique et pilier de l’occitanisme contemporain, qu’il revient à l’écriture : en 83, J. Privat publie pour la première fois des poésies dans les revues Òc et Jorn. C’est alors que Bernard Manciet l’encourage à œuvrer, même s’il demeure bien trop discret dans le monde de l’édition. Dès 1995 il crée une série de très beaux mais très rares livres-objets reliés à la main (los faissets de la talhada) qu’il réalise dans son atelier de La Taillade. C’est en 1996 que les éditions Jorn publient Talhs. Privat rédige des articles et offre des textes de création aux principales revues occitanes. C’est également à lui que l’on doit la belle anthologie Poesia Occitana Contemporània (1940-1990), numéro spécial de la revue catalane Reduccions (1991). Il collabore avec des compositeurs de musique contemporaine comme Nicolas Wohrel (Ascla del jorn, 2003 ; LUNE-DHT-lunE, 2014), et plus récemment Pascal Niggenkemper (Levar Lenga, De talhs Quartet, Vers Revers) et avec les chanteurs Luc Aussibal et Mr. Dide. A la fois enraciné et universel, l’Éthiopie, et plus encore la Grèce, où il a séjourné assez longtemps, palpitent dans son œuvre. Son langage poétique est dense, précis, intense, poignant, et ne se perd jamais en artifice littéraire suranné ni en discours ou théories trop vite emportés par le temps, un temps qui se révèle n’avoir aucune emprise sur son éclatante modernité. (F. Bardou)
Les éditions Erès ont édité en 2023 Detalhs/Détails dans la collection « Po&Psy ».
Joan-Pèire Tardiu
Né à Lacaussade, dans le Haut-Agenais (Lot-et-Garonne), en 1954, Joan-Pèire Tardiu a donné, à partir de 1972, plusieurs recueils de poèmes en langue d’oc, en particulier Paraulas als quatre vents (1972) et Jorns Dobèrts (Prix Paul Froment 1977). Parallèlement, d’autres parcours à travers langues et pays l’ont conduit à faire paraître une Pichona gramatica de l’arab magrebin (1973) et la traduction française de trois œuvres du grand romancier italien Federigo Tozzi : Trois Croix, L’Ecole d’anatomie et Le Domaine (« L’Ether Vague », Toulouse, éditions aujourd’hui reprises par Verdier). Il a publié ensuite deux nouveaux recueils de poèmes, Lo defòra endedins / Le dehors en dedans (« Faissets de La Talhada », 1996) et La Mar quand i es pas / Absence de la mer (éditions Jorn, Montpeyroux, 1997). Un autre ouvrage poétique, Las quatre rotas / Les quatre routes, voyait le jour en 2009 aux éditions Fédérop, ainsi qu’une petite suite en occitan, La nusor la susor / La nudité la sueur, éditée et illustrée en 2016 par Jaumes Privat. En 2021 paraissait A la peiralha / Parmi les pierres, dans la collection « Le Tire-langue » de la revue A l’index, avec une version française de Denis Montebello et une encre de Chine de Krimo. En 2023, enfin, les éditions Erès publiaient dans leur collection « Po&Psy » Lo vent que parla lo paradís /Le vent qui parle le paradis.
jeu. 20 février – 18h30
au Musée d’Art & Archéologie
POÉSIE
durée : 1h
Tout public
Entrée gratuite
(Réservation possible)