Plus de 70 ans après Édith Piaf, Romane Bohringer redonne vieà une chanteuse folle d’amour pour un jeune amant indifférent.

« Cocteau s’était inspiré de la vie de Piaf pour cette pièce. Moi, je la transpose dans l’histoire d’une pop star d’aujourd’hui » raconte Christophe Perton.
Comme Édith Piaf à son époque, Romane Bohringer vient de terminer un concert et rentre à l’hôtel pour y retrouver son amant. Mais il n’est pas là. Elle attend. Quand il arrive, il refuse de lui parler. Elle, lucide, décide d’affronter la vérité et lui ouvre son coeur. Écrite dix ans après La Voix humaine, cette pièce de Jean Cocteau semble en répéter les caractéristiques essentielles : une femme trompée souffre de l’absence, des mensonges ou du silence de son amant. En 1940, c’est Paul Meurisse qui interprète Émile, l’amant ingrat et muet. Aujourd’hui, le danseur Tristan Sagon tient ce rôle. Dans un dialogue visuel et charnel avec la comédienne, il joue sa passion, sa jalousie et sa solitude.

De ce texte qui inspira aussi Jacques Demy et Jean-Luc Godard, Jean Cocteau avait écrit deux versions, l’une pour le théâtre et l’autre pour la chanson. Christophe Perton les réunit pour imaginer un « théâtre pop » où les chansons, jouées en direct sur scène, prolongent le récit. Nous voilà dans l’émotion d’une femme qui se jette avec force dans la bataille pour hurler son amour, sa joie et son désir de vivre.