Scènes étranges dans la mine d’or
Jonglage – Danse – Récit
Scènes étranges dans la mine d’or
Par Studio Phantôm – Elsa Guerin
La pièce prend pour point de départ la plus ancienne représentation que l’on connaisse du jonglage, une fresque d’il y a environ 4000 ans, dans un tombeau en Egypte.
Entre documentaire et récit intime, une voix nous raconte un trouble avec cette image, début d’un processus d’associations d’idées, de formes, de représentations, de superpositions d’époques et cultures, des jongleuses de l’Antiquité jusqu’à celles d’aujourd’hui, en passant par Les Trois Grâces de Raphaël (et quelques autres figures plus ou moins célèbres). Dans une partition hybride de jonglage et de danse, trois femmes les font apparaître sur scène, en chair et en os.
Archéologie du geste jonglé et de ses analogies avec le geste dansé, archéologie du corps, en particulier féminin, dans l’histoire des représentations, il est aussi question d’une archéologie plus intime, du souvenir personnel, et des survivances du passé dans ce qui nous constitue.
Révélant les corps dans leur rapport à l’espace et au temps, Elsa Guérin propose une écriture du jonglage minimaliste et sensible, invente une nouvelle généalogie entre peinture, sculpture, danse et jonglage, et nous parle des femmes dans l’art, dans l’Histoire, au cours des siècles, de l’impertinence du corps et de ses représentations. Cette pièce est aussi une célébration de la joyeuse confusion entre réel et imaginaire, et une célébration de l’art comme consolation face au tragique de la vie.